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 lectures échiquéennes

Spécial élection FFE 2021: Interview simultanée des 3 candidats

Eloi Relange - Bachar Kouatly - Joël Gautier

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Nous souhaitons sincèrement vous remercier pour votre engagement à vouloir diriger notre fédération. Une tâche immense avec de très nombreuses attentes pour l’ensemble des clubs et plus encore toute la famille échiquéenne.

Nous avons souhaité aborder avec vous des thèmes dont certains en marge de votre programme font souvent l’objet d'intérêt ou de préoccupation auprès de notre communauté et connaître à l'échelle de la première année vos engagements sur ces sujets, vos premières mesures et actions concrètes. Nous aborderons ainsi:

  • La réouverture post Covid et le soutien des clubs

  • L’image & la notoriété des Échecs pour le grand public et le joueur de loisir

  • Les Échecs au féminin

  • L’Inclusion par les Échecs

La réouverture

et le soutien des clubs


Incontestablement et qu’on le veuille ou non l’après Covid va marquer un changement dans nos façons d’être ensemble. Cela va directement affecter la relance de l’activité présentielle dans les clubs. Avec une surcharge de travail et d’organisation pour répondre aux conformités sanitaires, il faut s’attendre à une possible baisse de motivation de nombreux bénévoles.

Comment la fédération va-t-elle intervenir dès la reprise pour soutenir et encourager ces clubs et ces bénévoles, indispensables au fonctionnement ?

ER - En effet, cette dernière année a été particulièrement éprouvante pour tout le monde. Nous le savons, le monde associatif a été très impacté alors même qu’il est un ciment social essentiel.

De nos nombreux échanges avec les bénévoles qui composent notre fédération, il semble que c’est surtout les ajustements permanents aux différentes situations qui pèsent le plus. La plupart d’entre nous croyons encore à des jours meilleurs, et je partage ce sentiment. Nous devons donc principalement permettre à nos clubs de se projeter sans craindre un anéantissement immédiat des efforts réalisés. C’est notamment dans ce but que nous tenons à faire commencer la saison des interclubs 2021-2022 en novembre, de manière à savoir si nous nous lançons véritablement dans les interclubs traditionnels ou dans une formule non-homologuée online par équipe de clubs. Le jeu online est un palliatif, mais il permet incontestablement de maintenir une ambiance de club en attendant la suite. Puisque la saison blanche est actée et que les interclubs commenceront à l’orée de l’hiver, cela laisse beaucoup de dates à nos clubs pour organiser leurs évènements internes ou leurs tournois opens. Il est très important que nous puissions collectivement travailler pour ce retour au club des personnes qui n’avaient pas osé revenir, ou pour celles qui avaient envie de découvrir la vie de club. Pour faciliter cela, nous proposons une exonération des droits d’homologation des tournois, une licence à tarif préférentiel pour la fin de cette saison et d’autres mesures encore. Je vous invite à en prendre connaissance dans notre article consacré à ce sujet (voir l'article) . Concernant le plan de relance de la FFE, il devra aussi inclure une réflexion avec nos clubs et nos organes déconcentrés sur le sujet des licenciés A de cette année, privés jusqu’à maintenant de compétitions. Soyons responsables, sans sombrer dans la démagogie électoraliste (Voir lien).

Tous les efforts de la FFE doivent être tournés vers la relance : participation au plan de relance de l’ANS, service aux clubs, et bien sûr la communication vers les nouveaux publics!

BK- Le travail quotidien des bénévoles partout dans les clubs est formidable. Il faut en premier le reconnaître et écouter leurs demandes et leurs besoins. Notre équipe est exclusivement bénévole et engagée dans les clubs sur le territoire depuis de nombreuses années. Ce qu’elle nous remonte du terrain, c’est le besoin d’accompagnement et de formation. C’est aussi ce que notre enquête en 2019 avait révélé. La pandémie a rendu certaines choses possibles, comme plus d’aisance de tous dans l’utilisation d’outils numériques. Il faut donc utiliser ces outils pour accompagner les bénévoles : plan de formation massif des dirigeants, masters class de rentrée, formations au bénévolat, sont autant de moyens. Mais le plus important c’est de recréer du lien, dans les clubs. Faciliter le redémarrage de l’activité, avec des mesures fortes pour nos anciens, en facilitant l’organisation de tournois et le retour au jeu en présentiel.

JG - Si mon équipe « Unité FFE 2021 » et moi sommes élus, un état des lieux précis sera effectué dès le mois de mai (offert gracieusement , par la société Callson) auprès d’un maximum de clubs. Ce référencement des situations locales effectué, nous communiquerons les résultats aux représentants locaux de la fédération (Comités et Ligues) afin de déterminer les solutions les plus adaptées à la situation de chacun. Les moyens humains et financiers à mettre en œuvre dans ce soutien viendront compléter la convention d’objectifs qu’il conviendra d’établir avec ces organes déconcentrés.

Nous prévoyons d’ores et déjà une exonération de droits d’homologation pour les tournois jusqu’en décembre 2021. Enfin, notre liste souhaite valoriser l’action bénévole qui doit être le fil conducteur de l’action fédérale.

 

Après un an de distanciation sociale, de climat anxiogène, nos comportements se voient affectés et peuvent générer une crainte pour renouer avec les activités partagées.

Comment la fédération va-t-elle aider les clubs et leurs adhérents à retrouver la tranquillité d’esprit et renouer progressivement avec la notion ‘’jouer ensemble’’?

ER - Il s’agit ici d’une question tout à fait personnelle. Certains ont hâte de reprendre coûte que coûte, d’autres seront certainement plus frileux.

Le lien humain rompu coûte à tous, et je suis certain que la plupart d’entre nous seront heureux de pousser la porte d’un club à nouveau.

A nous, Fédération, ligues, comités et clubs de s’assurer que la santé de tous est protégée et que chacun pourra jouer en toute sécurité.

BK - Répondre à cette question sans connaître aujourd’hui les conditions de la reprise est hasardeux. Les prédictions erronées des politiques sont raillées régulièrement. Contrairement à d’autres, Johanna et moi croyons que les joueurs attendent avec impatience la reprise. Les premiers, nous avons publié un plan de relance financé, avec la gratuité des licences B, la gratuité d’homologation des tournois rapides, pour faciliter la reprise. Car le jeu rapide est propice à la notion de « jouer ensemble », plus facile à organiser, et donne lieu à des compétitions de proximité. Nous sommes persuadés que cela donnera lieu à l’accueil de nouveaux joueurs, qui ont découvert Le Jeu de la dame et n’attendent que le plaisir de pousser la porte des clubs. Si le mécénat nous le permet, nous étendrons ces mesures. Et nous soumettrons à la première assemblée générale une mesure forte de gratuité des licences de l’année prochaine, pour ceux qui auront payé celles de l’année 2020-2021. Certes cela obligera peut-être à faire d’autres arbitrages. Mais il faut que nous facilitions coûte que coûte la reprise du jeu en présentiel, dans la chaleur de nos clubs. Et c’est bien que ce soient les clubs qui se prononcent sur ce sujet.

JG - La revitalisation des clubs, au sortir de la pandémie, passera par l’organisation d’événements attractifs et festifs (simultanées, MasterClass, journées de promotion, etc..) et de compétitions dans les locaux des clubs (interclubs rapides en ligne par exemple). La fédération encouragera et facilitera par tous moyens leur organisation (communication, mise à disposition d’outils numériques, mise en contact avec des joueurs titrés acceptant de se déplacer dans les clubs organisateurs ou de participer à distance, etc..).

 

Tout le monde s'accorde sur la nécessité de la digitalisation des clubs pour une continuité et une entrée dans le 21ème siècle. N’y a-t-il pas un rôle à offrir à nos grands maîtres qui jouissent d’une énorme considération et popularité auprès de l'ensemble des licenciés pour qu’ils puissent avoir une présence active auprès des petits clubs (masterclass / conférences / parrainage etc…)

ER - En effet, nos grands-maîtres ont un rôle considérable pour la promotion de notre jeu. Auprès du grand public, mais aussi et surtout auprès de nos licenciés. Particulièrement pour nos jeunes, dont elles et ils sont les idoles. Dans notre dossier programme sur les équipes de France, nous avons d’ailleurs proposé d’équiper les clubs qui le souhaitent du matériel de communication pour les jeunes, afin de les associer au destin de nos équipes phares. Nous avons aussi proposé que les équipes de France communiquent largement auprès de tous les licenciés pendant les grandes compétitions internationales (conférences de presse, clips, courts commentaires techniques, photos). La FFE a malheureusement délaissé cette question ces dernières années, et il est anormal que nos représentants nationaux ne soient pas exposés et valorisés. Mais comme vous le savez, la considération pour nos équipes nationales souffrent de problèmes plus profonds.

Par ailleurs, beaucoup de clubs associent les champions à leurs vies de clubs. Si la FFE peut favoriser le lien (comme dans des masterclasses ou des conférences découverte, comme vous le mentionnez), les clubs peuvent aussi s’emparer de leurs propres projets. Certains y parviennent, et nous aiderons les clubs qui le souhaitent à construire leurs dossiers de financement. Nous avons mis l’accent sur l’aide aux clubs, et sur la responsabilité que nous avons à les épauler sans choisir leurs projets à leur place voir le lien.

BK- Oui! c’est l’idée initiale de la création des masters class de la FFE que nous avons mises en place en 2018, et développées fortement depuis le confinement. C’est aussi ce que nous avons mis en avant au niveau médiatique, en proposant un calendrier des streams organisés sur Twitch.

En revanche, vous avez raison: La place de nos meilleurs joueurs est aussi sur le terrain, à proximité des clubs. Nous avons tout fait pour cela lors des compétitions fédérales, en organisant des simultanées, La Nuit des Échecs, des parties à l’aveugle. Nous avons fait la part belle aux femmes dans ces évènements. Pour les évènements de proximité, impliquant les clubs, la fédération peut servir de médiateur. Mais le maillage du territoire doit aussi se faire par les ligues et comités, en aidant les clubs à développer des projets qui favorisent le lien entre les joueurs d’élite et les clubs.

JG -Je propose effectivement de favoriser, notamment grâce aux nouveaux outils numériques, le renforcement des liens entre les joueurs de haut-niveau et les petits clubs, au profit de tous. L’implication de joueurs titrés contribuera à la valorisation et à une éventuelle médiatisation locale des événements et initiatives organisées par les clubs. Les joueurs titrés participants à ces événements bénéficieront à leur tour d’un soutien de la fédération en termes de formation et de communication.

 

Quel rôle et sous quelles formes la fédération doit-elle intervenir pour appuyer ces initiatives?

ER - Encore une fois, aider (Pole service aux clubs / un siège actif avec un personnel étoffé au service des clubs) sans assister de bout en bout. Nous devons permettre aux clubs de construire les projets qui leurs ressemblent. Si nous concentrons trop nos efforts sur un type d’activité, nous délaisserons forcément des clubs. Aidons tous les clubs à organiser les activités dont ils ont envie.

BK- Les clubs doivent porter un projet. Leur projet ne peut pas être limité à faire intervenir une joueuse ou un joueur titré. Avoir un projet, c’est choisir d’intervenir dans les écoles, dans une maison de détention, dans un quartier prioritaire. C’est choisir d’organiser une compétition scolaire ou un tournoi international. Une fois le projet structuré, la participation des élites peut être sollicitée. Notre action doit donc d’abord être auprès des clubs, pour les aider à formuler ce projet et le financer. C’est pourquoi nous voulons créer des agents de développement sur le territoire, que nous cofinancerons avec les ligues, comités, et l’ANS. Ce travail sur le territoire permettra aux clubs de trouver des relais locaux pour se développer en fonction des particularités du territoire. Car tout ne peut ni ne doit se faire depuis Paris. Mais il doit trouver un relais au niveau fédéral, avec une personne dédiée à la construction technique de ces projets : financements, mobilisation de ressources fédérales, dont l’ouverture de notre carnet d’adresses, vis-à-vis de l’élite, comme vis-à-vis du réseau d’élus que nous mobiliserons via l’ANDES.

JG - La fédération appuiera les initiatives des petits clubs en les aidant à organiser des événements et, le cas échéant, à contacter des joueurs titrés susceptibles d’y participer. Un nouveau portail informatique FFE, moderne et facile d’accès, répondra aux questions des dirigeants, joueurs et animateurs. Une plateforme FFE dédiée à des interclubs en ligne (4 joueurs, un arbitre), dans diverses cadences, permettra de décloisonner les clubs éloignés et les territoires.

 

L’image & la notoriété des Échecs

pour le grand public


Dans les années 80 la notoriété des échecs était immense. Tout le monde avait entendu parler des grandes rencontres entre Karpov et Kasparov. Aujourd’hui le jeu d'Échecs a un véritable déficit de popularité auprès du grand public en France. Magnus Carlsen, Maxime Vachier Lagrave ou Marie Sebag et les autres grands joueurs et joueuses sont peu ou pas connus des non-initiés. Quel travail doit mettre en œuvre la FFE pour retrouver le niveau de médiatisation et notoriété pour le grand public?

ER - Ils ne sont pas ou peu connus, car la FFE ne joue pas assez son rôle auprès des grands médias et de la presse Quotidienne Régionale. Il est absolument impératif que le siège fédéral organise cette communication.

Lors de la vague Netflix, j’ai vivement regretté que le champ de nos ambassadrices et de nos ambassadeurs ne soient pas plus ouverts, et que la FFE n’ait pas travaillé des éléments de langage systématiques pour la presse : « les échecs sont bons pour la santé », « les échecs sont bons pour le développement personnel », « pour l’épanouissement des enfants », pour le « vivre ensemble » et surtout : « il y a un club à côté de chez vous ! ».

BK- Le manque de médiatisation des Échecs via les médias traditionnels est peut-être en train de tourner à l’avantage de notre discipline, qui est de fait bien mieux préparée à l’intégration des médias sociaux que d’autres sports, avec des personnalités adaptées à tous les niveaux de jeu, et qui invitent régulièrement des joueurs de haut niveau. La multiplication des chaînes TV traditionnelles (TNT, câble), réduit les audiences de chacune. La médiatisation via les réseaux sociaux prend plus d’importance. Les grandes chaînes de télévision l’ont compris et s’intéressent à Twitch. Leur offre en « replay » devient plus importante que la diffusion en direct. Cela prouve que les prochains enjeux se situent sur le streaming et la vidéo à la demande (VOD).

Mais pour que la médiatisation fonctionne, il faut développer les Échecs sur le territoire. Il n’y a pas d’idoles, s’il n’y a pas de fans. Il n’y a pas de diffusion s’il n’y a pas de spectateurs. C’est le travail de terrain que nous faisons. Nous souhaitons le diffuser davantage, pour développer les Échecs en particulier dans le milieu scolaire, les quartiers prioritaires et les zones rurales. Johanna Basti a construit un véritable réseau avec l’Éducation nationale. Des clubs se sont créés autour de projets d’écoles. Il faut maintenant diffuser sur tout le territoire.

JG - La médiatisation et la notoriété des échecs pour le grand public peuvent certes être améliorées grâce à des actions de communication de la FFE (événements de promotion en partenariat avec des streamers et des entreprises). Nous le savons tous toutefois, une notoriété nationale durable résulte d’événements médiatiques de dimension mondiale (film, série télévisée, buzz quelconque) ou d’exploits sportifs exceptionnels de la part de nos champions.

Le rôle de la FFE est donc de créer des conditions favorables à la réalisation de ces performances.

 

L’équipe de France doit avoir un rôle majeur, c’est le porte étendard d'une fédération sportive. Les moyens engagés sont-ils suffisants pour leur permettre de rivaliser au plus haut niveau mondial ?

ER - Hélas, même si nos portes étendards sont brillants, nous ne pouvons rivaliser avec les top nations sur la question du financement : USA, Chine, Russie. Mais lors d’une compétition, tout est possible !

Nous sommes déjà à un excellent niveau, mais comme toujours pour le haut niveau, le plus dur n’est pas d’y figurer mais d’y rester. Je pense que les efforts de sponsoring doivent donc être centrés à la fois sur les stars d’aujourd’hui mais aussi celles de demain!

Nous sommes une fédération agréée, et la délégation pourrait (sans que cela ait un caractère obligatoire) nous apporter des aides supplémentaires de l’État pour le haut niveau. Durant notre mandat, il s’agira surtout de renouveler notre agrément, car les

agréments des fédérations sportives seront tous remis en jeu à la fin de l’année 2023, et aussi car nous avons déjà frôlé le pire comme cela est écrit dans le rapport de l’inspection. Le scrutin du 3 Avril sera décisif pour l’agrément ministériel. Nous aurons alors tout le temps de viser plus haut après.

BK - Les moyens sont évidemment insuffisants, car le rôle d’une fédération disposant de l’agrément sportif est un rôle d’éducation populaire. Pour développer une équipe de France performante, la seule voie en France, c’est la reconnaissance officielle du haut niveau. Elle passe par l’attribution de la délégation. C’est notre projet depuis 4 ans et notre objectif de tout instant. Elle donnera à la FFE les ressources pour le haut niveau, et permettra de dérouler le plan haute performance que nous avons amorcé. Elle doit s’ancrer dans les succès de notre élite, en premier lieu Maxime Vachier-Lagrave à qui nous souhaitons pleine réussite. Mais dans la durée, elle repose sur notre politique de détection, de formation et d’entraînement. En 4 ans, sur ce terrain, nous avons obtenu des progrès considérables, avec les beaux résultats chez les jeunes comme Marc’andria Maurizzi. Elle repose aussi sur l’attractivité que donne une reconnaissance officielle de sport de haut niveau, avec la venue à Chartres d’Alireza Firouzja.

JG - Plus que de moyens insuffisants, l’équipe de France souffre de la rupture du président sortant avec le haut niveau. Une nouvelle écoute mutuelle et un dialogue avec nos meilleurs joueurs est d’autant plus nécessaire que c’est par l’exemple de l’excellence que la jeunesse pourra évoluer vers une nouvelle élite, formée et performante.

 

Jouer et pratiquer les échecs: une nouvelle tendance.

La série phénomène The Queen’s Gambit fait l’unanimité chez les spectateurs, pas seulement les passionnés des échecs mais va bien au-delà en enthousiasmant un public très large. Cela démontre qu’il existe encore beaucoup d'émotions autour du jeu, un héritage familial, une affection pour un jeu d’enfance oublié. Le phénomène de la série a fait exploser les ventes d’échiquiers à un public sans doute moins orienté compétition mais avec une grande envie de jouer en loisirs. Comment saisir cette opportunité pour séduire ce public émotionnel et lui donner envie de pousser la porte des clubs ? Quelles nouvelles formules peut-on mettre en place?

ER - Encore une fois, les clubs ont la clé pour s’ouvrir aux nouveaux adhérents. Et nous, Fédération, le devoir de suggérer les moyens d’actions sans les imposer (simultanée ou autres événements dans les lieux publics, portes ouvertes, jeux dans les centres commerciaux, etc).

Notre rôle national est d’enclencher le mouvement, avec une communication grand public, une aide de conseil aux clubs dans la réalisation de leurs projets. La FFE doit être un facilitateur.

Je crois aussi beaucoup dans le mariage de l’internet avec la vie des clubs. Le jeu online et les streamings sont devenus incontournables dans la pratique, et nous devons les concilier avec notre vie associative. Les streamers doivent être nos ambassadeurs, ils ont cette force. Quand un streamer se prononce sur la joie de jouer en club ou en tournoi réel, cela impacte fortement. Nous nous associerons à eux, et nous organiserons des grands évènements populaires, afin de casser l’image parfois trop élitiste du jeu, et de briser les pensées pleines d’appréhension (« ce jeu est trop dur pour moi »).

BK- « The Queen’s Gambit » est une opportunité exceptionnelle. Elle a donné une visibilité aux Échecs sportifs et lui a associé l’image d’une femme qui gagne. Capitaliser sur cette série durant la fermeture de nos clubs, c’est une tâche ardue. C’est pourquoi nous avons prévu à la réouverture, une campagne nationale de communication sur les Échecs au féminin. Dans la même idée, après la Semaine au féminin en ligne, nous souhaitons reconduire cet évènement en présentiel si possible en juin. Certains s’inquiètent que seuls les échecs en ligne profitent de cette opportunité. Nous n’en croyons rien, car l’augmentation du nombre de pratiquants aura un effet sur les clubs, par osmose, et parce que tout le monde veut retrouver du lien. Il faut que les clubs préparent des événements publics pour conquérir en présentiel les nouveaux pratiquants en ligne dès la réouverture. Nous les sensibiliserons à cela et leur fournirons des supports de communication adaptés.

Quant aux nouvelles formules qu’il faut trouver, elles doivent être discutées ensemble, avec les clubs. Les états généraux des compétitions que nous allons organiser en mai, seront pour les clubs l’occasion de réfléchir à de nouvelles orientations. Pour être plus accessibles aux joueurs amateurs, des pistes en direction du jeu rapide seront assurément explorées. Le jeu en ligne ne pourra pas non plus être ignoré.

JG -Nous proposons, suivant en cela l’exemple d’autres fédérations sportives, la création de véritables licences «loisirs» qui permettront aux club d’offrir à ce nouveau public un type d’adhésion plus adapté à la pratique souhaitée par ces personnes. Il faudra également mettre en avant la dimension « sociale » du jeu en club (rencontre physiquement d’autres adhérents, partager des bons moments, etc..).

 

Les Échecs

au féminin


Le jeu d’échecs de par sa nature et la possibilité de compétitions mixtes représente une énorme opportunité pour permettre une reconnaissance de la femme dans le sport au même titre qu’ont pu en bénéficier les hommes jusqu’ à présent. Malgré cela, il existe encore un déficit énorme de joueuses par rapport aux nombres de joueurs. Par exemple (sauf erreur), il existe 1 700 grands maîtres, et seulement 37 d’entre eux sont des femmes. Qu’est qui n’a pas été fait pour qu’on en soit là ? Pourquoi cette prédominance masculine ?


ER - La répartition hommes / femmes chez les GMI est logique compte tenu de la répartition hommes femmes dans les effectifs ! Moins les femmes sont représentées à la base de la pyramide, moins on en retrouve au sommet. Nous tournons autour de 20% de femmes à la FFE, dont les deux tiers ont moins de douze ans. Nous sommes même à 17% en 2021 !

La priorité est donc de féminiser les effectifs et de penser la mixité à tous les étages de notre fédération: instances dirigeantes, formation, nouveaux publics. La place des femmes dans le jeu d’échecs ne peut plus être traitée comme un sujet indépendant des actions globales de développement. La mixité doit être pensée à chaque occasion, et pour toute action. A chaque décision fédérale, il faudra se demander prioritairement: «comment penser cette mesure en y ajoutant la valeur de mixité, c’est-à-dire l’égale représentation des femmes et des hommes ». La féminisation des effectifs doit être assortie de moyens, doivent faire l’objet d’objectifs chiffrés. Malgré la bonne volonté de quelques personnes, c’est le manque de moyens et de politique qui pêche. Nous ne faisons hélas pas beaucoup moins bien que dans le monde sportif en général, et même que la société si j’ose dire. Mais ce simple constat est déjà embarrassant, car notre discipline permet justement d’avoir une pratique mixte, comme vous le faites justement remarquer !

Je ne crois pas à la prédominance masculine en termes de capacité bien évidemment, même si au plus haut niveau (le top mondial), l’exigence physique des compétitions peut faire naître une différence. Mais cela ne concerne que 0.5% des pratiquants. Si les hommes sont sur-représentés chez les joueurs titrés, c’est tout à fait proportionnel à leur surreprésentation dans les effectifs.

A nous de changer cela, féminisons, et les performances des femmes seront alors plus visibles, et plus nombreuses.

BK- En France, le jeu d’échecs n’a jamais été vu comme un moyen d’émancipation de la femme, alors que cela a été le cas dans d’autres pays. En Angleterre ou aux États-Unis, dès la fin du XIX ème siècle, des clubs féminins ont vu le jour. Dans notre pays, les cercles d’échecs ne se sont que très peu ouverts à la pratique féminine. Ce qui doit nous inspirer c’est ce qui a été fait à l’étranger. Mon amie Susan Polgár fait actuellement un travail formidable aux USA, pour développer les Échecs auprès des jeunes filles. Le programme Smart Girls que nous avons mis en place, doit permettre de développer une culture de la réussite pour les filles. Cela ouvre une voie intéressante qui devrait changer les choses. Mais c’est un travail de longue haleine. Cela commence juste à être visible dans notre élite jeune.


Quand vous avez 1 fille pour 10 garçons, il n’est pas étonnant que vous ayez davantage de joueurs de haut niveau chez les hommes. Mais il ne faut pas s’auto-flageller. La France n’est pas si mal classée au niveau international sur le plan de la féminisation. Nous pouvons encore progresser et prendre modèle sur les écoles indienne ou chinoise, qui ont une politique de formation de haut niveau pour les femmes. Notre politique de haut niveau intègre les jeunes filles d’une manière privilégiée. Cela porte déjà ses fruits.

Mais pour changer les choses encore plus en profondeur, c’est à tous les niveaux de l’organisation des Échecs que la féminisation doit avoir lieu. Nous l’avons commencée, en nommant des femmes aux plus hautes fonctions, comme la FIDE vient de le faire. Ces modèles féminins envoient un message : c’est aussi possible pour vous ! Cela tient à cœur de Jocelyne Wolfangel, épaulée par de plus jeunes membres de la DNEF comme Virginie Ludwiczak.

JG -Les obstacles à une égalité dans la représentation des femmes dans les clubs sont nombreux et doivent donner lieu à des réponses non dogmatiques qui dépassent les clichés de genre. A titre d’exemples, notre liste propose notamment d’aider les clubs à rédiger et mettre en œuvre un plan de féminisation, inspiré de ce qui a pu réussir dans d’autres clubs, et à former les présidents et animateurs aux questions d’égalité et de respect dans l’enseignement du jeu d’échecs pour faire cesser certains comportements misogynes.

 

Aujourd’hui il y a beaucoup de joueuses d’Échecs qui apportent sur leurs réseaux sociaux une image moderne qui bénéficie à l’ensemble de la communauté. N’y a-t-il pas une opportunité de la part de la FFE à soutenir, encourager ce mouvement féminin? Et si oui comment doit-elle (la FFE) s’y prendre ?

ER - Oui, les réseaux sociaux et les streams donnent une nouvelle image, pour les hommes comme pour les femmes.

Les femmes, dans ce contexte de féminisation, ont donc un rôle encore plus important. Pour développer la pratique féminine, je crois fortement à l’importance des rôles modèles: elles peuvent être des championnes mises en lumières, mais aussi des dirigeantes, ou des professeures.

A nous tous, Fédération en premier, de les valoriser en contribuant à leurs popularité !

BK- Bien sûr. Nous avons mis en avant des joueuses et des streamers, notamment la multiple championne de France Andreea Navrotescu. Nous avons également travaillé avec les jeunes filles de l’équipe de France, les incitant à être présentes sur les réseaux sociaux, les aidant à maîtriser leur image. Le «Community management » n’est pas aussi facile qu’on peut le croire. Je souhaite saluer le travail formidable fait par Samuel Bielka qui par son professionnalisme met en avant les initiatives des clubs. Sur le secteur féminin, il contribue grandement à valoriser l’image des Échecs au féminin et des jeunes joueuses. C’est aussi au cœur des actions de la DNEF, qui a été particulièrement active pour animer le secteur féminin en ligne. La pire erreur que nous pourrions faire serait de casser cette dynamique que nos adversaires politiques sont bien obligés de reconnaître, puisqu’ils intègrent à peu près tous les points du plan de féminisation que nous développons depuis 2 ans.

JG -Effectivement, beaucoup de joueuses d’échecs sont présentes sur les réseaux sociaux et certaines se sont lancées avec succès dans le streaming échiquéen. La FFE a tout intérêt à les soutenir en leur donnant de la visibilité, et en leur confiant la couverture (commentaires, animation, etc..) d’événements fédéraux nationaux ou régionaux.

 

L’Inclusion

par les Échecs


Le jeu d’échecs reconnu comme une activité sportive éducative planétaire est souvent cité comme une référence en matière d’inclusion sociale ou de personnes en situations de handicaps. Néanmoins, il existe encore un fossé énorme entre ce qui se dit sur le papier et la réalité.

L'accès aux échecs : Il faut saluer l’engagement de la FFE pour inciter les municipalités à investir et favoriser l’activité des échecs pour tous. De nombreuses municipalités installent des échiquiers et permettent l'accès à l’activité. Mais l’offre reste très faible, surtout hors des grandes agglomérations. De nombreuses petites communes pourraient être séduites par une proposition adaptée pour proposer la pratique des échecs à leurs concitoyens. (En présentiel ou virtuel). Une rencontre directe avec l’élu pour argumenter et le convaincre des bienfaits d’ouvrir un club ou se rattacher à un club à proximité par le lien virtuel. Les échecs pour tous et partout ça existe dans de nombreux pays.

Ne serait-il pas nécessaire d’opter pour une action de terrain en exposant au congrès annuel des maires de France? Qu’en pensez-vous?


ER - Le mardi 23 Mars, le président Yves Marek signera avec François Baroin un partenariat très important entre la FFE et l’AMF (association des Maires de France). Je suis convaincu que cela est une avancée considérable, et que cette signature contribuera à une reconnaissance bien plus grande de notre discipline auprès des édiles locaux. A nous de faire fructifier ce premier pas en multipliant les évènements populaires et médiatiques, afin que cette signature ne reste pas un coup d’épée dans l’eau.

BK- C’est ce que nous avons fait en 2018 et 2019 ! Mais plus encore, en intégrant Frédérique Alliot dans notre équipe, c’est l’ANDES, l’Association Nationale Des Élus en charge du Sport que nous faisons rentrer à la FFE. C’est le réseau privilégié des collectivités locales, un levier pour le développement des Échecs sur tout le territoire. C’est beaucoup plus durable que la présence ponctuelle sur un salon, qui est importante mais ne dure qu’un court laps de temps.

Mais pour cela, il faut un système de formation des jeunes qui soit simple et structuré. Les grands clubs n’ont pas besoin d’aide. En revanche les clubs de taille réduite attendent avec impatience le fruit du travail que nous avons amorcé : un parcours de progression échiquéen national, véritable référence pour tous les joueurs de France, qui puisse être utilisé par tous les clubs et qui donne une visibilité aux élus sur le territoire. La réforme des échiquiers colorés que nous portons depuis 1 an est de nature à changer la vie des clubs isolés. Elle permettra de développer les Échecs sur tout le territoire.

JG - La FFE a d’ores et déjà engagé des actions positives dans cette direction (par exemple, elle avait un stand en novembre 2019 au salon des maires et des collectivités locales, Porte de Versailles à Paris). Je souhaite pour ma part continuer dans cette voie et développer l’offre existante, en partenariat avec toutes les municipalités intéressées (installation d’échiquiers dans les parcs publics, etc..).

 

Les échecs accessibles aux personnes en situations de handicap.


Nous devons reconnaître qu’il persiste un problème de fond dans notre société sur le rapport avec le handicap. Nous devons faire face à un tabou : Nous sommes nombreux à être mal à l’aise face à une personne handicapée, à hésiter sur le comportement à avoir. De par sa nature, le jeu d’échecs est sans aucun doute le moyen par excellence pour permettre l’inclusion de ce collectif. De très nombreuses actions théoriques sont mises en place régulièrement, les intentions y sont mais dans la pratique force est de constater que peu de choses bougent. Il y a peu de communications, il y a peu de préparation, il y a peu de moyens humains et financiers engagés. Dans le monde des échecs en France la personne en situation de handicap continue à être marginalisée face au reste de la communauté.

Est-ce normal aujourd’hui que sur les affiches de tournois on ne retrouve jamais l’inscription “Ouvert aux personnes en situations de handicap ”?

ER - Nous sommes un jeu inclusif par définition. Étant valide, je ne peux pas l’affirmer à 100%, mais si j’étais en situation de handicap, je n’aimerais certainement pas que cette mention soit inscrite sur les affiches, car je n’aimerais pas être considérée comme une personne à part. Si vous transposez cette mention, vous comprendrez l’embarras…

En revanche, nous avons le devoir de nous faire connaître en amont auprès de toutes les instances en charge de ces questions. Avec des moyens humains et financiers réels. Je vous invite à lire notre fiche programme sur ce point : (voir le lien)

BK- Connaissez-vous beaucoup de disciplines sportives dans lesquelles cela serait possible ? Chez nous ça l’est. Et très rares sont les tournois dans lesquels le handicap n’est pas intégré. Alors oui, cela pourrait être davantage affiché, pour peut-être donner l’envie aux personnes en situation de handicap de rejoindre un club. Mais le vrai enjeu, c’est l’accessibilité des clubs eux-mêmes. Nos efforts dans ce sens ont été importants. Ils peuvent être améliorés, notamment en rendant notre présence sur Internet davantage visible pour les personnes concernées.

JG - Non, ce n’est pas normal. Les organisateurs n’y pensent pas spontanément alors même que, la plupart du temps, les salles de jeu permettent d’accueillir sans difficulté les joueurs handicapés. La FFE pourrait utilement effectuer une action de sensibilisation à cette question, par exemple au moment de l’homologation des tournois.

 

Allez-vous ouvrir l'accès à la communication sur le site fédéral avec l’appui de soutien (community manager/Infographie etc ) ?

ER - Le site fédéral doit être repensé. Pour l’instant, il « fait le job ». Nous y trouvons les infos nécessaires. Mais je vois deux problèmes que la prochaine mandature devra résoudre :

L’informaticien de la FFE, Erick Mouret, m’a informé vouloir partir bientôt à la retraite. Ce jour-là, la FFE aura un problème car le système trop ancien ne pourra pas être géré facilement, et la maintenance coûtera une fortune à la FFE. Le deuxième est que le site n’a pas de règles claires dans la communication. Aujourd’hui, on trouve en une les communications grand public, les informations techniques, les informations administratives. Notre système d’information interne doit être repensé et rebâti.

Et la "home" du site repensée comme notre vitrine.

Alors, nous serons capables de tourner véritablement nos axes de communication vers les publics visés !

BK- Cela n’a-t-il pas déjà été en partie le cas, avec le site dédié de la DNH ? Le vrai enjeu ici encore, c’est l’accessibilité de nos supports de communication pour les personnes en situation de handicap. La meilleure manière d’intégrer le handicap dans notre discipline, c’est de le considérer comme la norme, et non l’exception. Toutes les actions en faveur du handicap doivent être valorisées, comme doivent l’être également toutes les actions inclusives, comme celles avec la police judiciaire de protection des mineurs, les quartiers prioritaires, la santé… Notre objectif est aussi d’ouvrir le secteur du handicap à une meilleure prise en compte de l’autisme et des TDA/H sévères. C’est un projet qui tient à cœur de notre médecin pédopsychiatre Nathalie Franc. C’est aussi sur ces axes que doivent porter notre communication, sur les valeurs inclusives du jeu d’Échecs pour tous.

JG - Nous pensons en effet que la communication sur le site fédéral doit être largement ouverte à l’ensemble des clubs, comités et ligues, quelle que soit la sensibilité politique de leurs dirigeants, et avec, si nécessaire, une aide technique pour la mise en page des publications.

 

Pouvez-vous déterminer quels sont les facteurs qui empêchent encore aujourd’hui que les rencontres handi/valid ne soient pas plus prédominantes dans la vie des clubs? Et comment y remédier?

ER - Notre pôle bénévole de services aux clubs, notre dispositif Faire grandir son club, notre institut National de Formation , viseront justement à lever les barrières, pour être égaux devant un jeu d’échecs. Nous devons cesser de réfléchir en traitant les sujets à part, mais en faisant en sorte que tous puissent s’intégrer à tous les projets

BK- Il y a à cela plusieurs facteurs. D’abord l’accessibilité des clubs est encore insuffisante. C’est un point difficile, qui doit être travaillé avec les élus, car les clubs sont souvent dépendants des locaux qu’ils peuvent obtenir. Ensuite, nous manquons d’intervenants qualifiés en direction des personnes en situation de handicap. Avec la réforme de la formation et la professionnalisation, que nous préparons également, des modules de formation avec des professionnels, porteront sur les méthodes pédagogiques permettant d’adresser des personnes mal voyantes, en situation de handicap, ou des enfants autistes. Enfin, il faut que des clubs construisent des projets dans cette direction. Nous souhaitons valoriser cela via les projets de l’ANS que la FFE instruit dorénavant.

La présence de Guy Tisserant, 4 fois médaillé d’or olympique en handisport, membre de la Fédération Française Handisport, marque notre volonté de développer davantage les Échecs en direction des publics « handi ». Et nous offrons à la FFH l’opportunité de le faire pour la première fois au sein d’une Fédération sportive handi/valide.

JG - Au-delà de la question de l’accessibilité des locaux des clubs au personnes handicapées, plusieurs autres obstacles limitent la pratique partagée du jeux d’échecs handi/valid dans la vie des clubs (méconnaissance par les bénévoles et animateurs des problématiques liées à la question du handicap, absence de matériels et d’équipements adaptés dans les clubs, etc..). Pour y remédier, la liste « Unité FFE 2021 » propose de :

- Sensibiliser et former les animateurs à la question du handicap à partir de la plateforme de formation.

- Valoriser, en termes de communication fédérale, les efforts et actions des clubs allant dans le sens d’une meilleure pratique partagée handi/valid.

 

CONCLUSION:


La campagne électorale a été longue, difficile, rude, si vous ne remportez pas l'élection vous accepterez de travailler ensemble sur les grands projets?

ER - La campagne a été beaucoup trop longue. Il n’y a eu aucune volonté d’épargner les courageux qui se sont lancés dans une démarche de proposition pour notre FFE. Nous avons constitué notre équipe en novembre 2019 ! Et les clubs voteront en avril 2021. Nous sommes une des dernières (si ce n’est la dernière) fédérations à élire son comité directeur. Outre le nécessaire premier report en raison du premier confinement, la gestion de cette élection a été parfaitement irresponsable et irrespectueuse pour ses bénévoles. Les colistiers, et les présidents de clubs, sollicités de manière incessante. Nous proposerons de modifier les statuts pour permettre l’expression démocratique sans épuiser l’énergie de tous.

Les désaccords sont courants lors d’une campagne et la tension légitime. C’est la durée invraisemblable de cette campagne qui les a parfois exacerbés.

Néanmoins, nous parviendrons également à retenir ce qu’elle a apporté de meilleur. Elle a prouvé que de nombreuses personnes compétentes, sur toutes les listes, étaient prêtes à relever les défis. Elle a montré du talent, de la force de conviction, de la pugnacité chez toutes celles et ceux qui souhaitent participer au développement du jeu. Quoiqu’il arrive le 3 avril, le soleil se lèvera le 4 avril. Et il sera l’heure de mettre cette campagne derrière nous et de tous repartir ensemble dans la même

Et pourrez-vous vous retrouver autour d’une partie d’échecs? C’est finalement ce que nous souhaitons le plus !

BK- J’ai toujours été fidèle au développement des Échecs. Cela a guidé mon action, m’amenant parfois à prendre des positions difficiles que certains de mes amis m’ont reprochées. Répondre à cette question est un exercice très théorique qui n’a pas beaucoup d’intérêt, car cela dépend tellement des Grands Projets. Si les grands projets vont dans le bon sens, dans le respect de tous et du jeu, ce n’est pas la même chose que des projets qui tentent de remonter le temps. Toutes les bonnes volontés sont nécessaires pour mener a bien les projets qui mènent vers une fédération délégataire de haut niveau.

Et pourrez-vous vous retrouver autour d’une partie d’échecs ? Quant à jouer une partie d’Échecs, pourquoi se refuser un tel plaisir ?

JG - Une des raisons d’être de notre liste « Unité FFE 2021 » est d’offrir à l’ensemble des clubs et à notre fédération une alternative et une possibilité d’échapper à l’interminable guerre des clans qui oppose les deux autres listes. Notre programme et notre discours, respectueux et ouverts, plaçant au premier plan l’éthique la discipline et la prévention des conflits d’intérêts, sont de nature à permettre le rassemblement le plus large de toutes les bonnes volontés pour assurer le meilleur avenir possible pour le jeu d’échecs en France et pour ses pratiquants.

Et pourrez-vous vous retrouver autour d’une partie d’échecs ? Rien ne doit jamais nous empêcher de nous retrouver tous ensemble autour d’une partie d’échecs !


 

Liens d'intérêts:

Ouverture 2020 : https://ouverture2020.fr/

Un Temps d'Avance 2021 : https://www.untempsdavance2021.fr/

Unité FFE 2021 : https://uniteffe2020.fr/


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